Cette année, avec un groupe difficile à canaliser collectivement, j’ai eu envie de tester quelque chose de tout simple pour les aider à faire la transition entre leur vie personnelle et leur posture d’élève.
C’est comme ça qu’est née l’idée du « costume d’élève ».
D’où vient cette idée de costume ?
L’idée du costume d’élève n’est pas arrivée par hasard.
Après une semaine particulièrement difficile, j’ai dédié un conseil de classe à une discussion essentielle :
quelle est la différence entre être un enfant, et être un élève ?
Nous avons parlé des attitudes à adopter, du respect mutuel, de l’attention à l’autre, et de la façon d’exister au sein d’un groupe.
J’ai aussi partagé ma propre posture : je ne suis pas toujours maîtresse, mais quand je le suis, j’endosse un rôle, avec ses exigences.
Je leur ai donné un exemple simple :
“Quand j’écris ma liste de courses, je n’écris pas pareil que quand j’écris au tableau.”
Cette discussion a eu un impact très fort sur la classe. Les regards, les réactions, les questions… j’ai senti que quelque chose avait touché juste.
Alors j’ai laissé infuser cette idée quelques jours. Je savais que je voulais matérialiser ce passage au rôle d’élève, mais je ne voulais pas le faire n’importe comment.
Et puis un jour, au beau milieu d’une balade, l’image m’est venue :
Et si les élèves enfilaient un costume invisible pour devenir élève ?
Un costume symbolique, à enfiler chaque matin, avec le corps, le regard, l’attention.
J’ai toujours cru à la force des rituels et au pouvoir du geste incarné — cette idée cochait toutes les cases.
Comment j’ai présenté le rituel du costume
Le jour de la rentrée, après les vacances, je leur ai simplement dit que quelque chose de nouveau nous attendait ce matin, et que je les attendais tous à 8h30 au coin regroupement.
Ils étaient intrigués, curieux… Je leur ai rappelé notre discussion d’avant les vacances sur la différence entre être un enfant et être un élève. Immédiatement, j’ai vu dans leurs regards qu’ils s’en souvenaient. La conversation les avait marqués, et cela a confirmé mon envie d’aller plus loin.
Je leur ai alors expliqué que nous allions désormais enfiler un costume invisible chaque matin :
un costume pour devenir élève, se concentrer, respecter les autres, apprendre, écouter…
Un costume symbolique, bien sûr, mais que l’on allait rendre réel grâce au geste et à la parole.
Chaque matin, je prononce une petite phrase en mimant le geste : je fais semblant de boutonner une veste ou d’enfiler une cape.
Ils répètent en mimant à leur tour.
Je suis un élève
Quand j’arrive à l’école, j’enfile mon costume d’élève
pour me permettre de grandir, d’apprendre
et de m’épanouir à l’école au sein d’un groupe.
C’est devenu notre rituel de passage, ce petit moment qui aide chacun à laisser ce qu’il a dans la tête ou dans le cœur… pour entrer dans la journée d’élève.
Un outil pour la gestion de classe au quotidien
Depuis, ce rituel me sert au quotidien. Quand un élève déborde, je peux dire doucement :
“Oh là, j’ai l’impression que ton costume d’élève est en train de se déboutonner…”
Et un jour, j’ai vu un élève faire semblant de le réajuster en silence. C’est là que j’ai su que le message était passé.
C’est une manière non culpabilisante, bienveillante et efficace d’aider les élèves à se recentrer, sans passer par une sanction ou un ton trop sévère.
Pourquoi ça fonctionne
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Parce que c’est concret, imagé et facile à visualiser.
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Parce que ça donne aux élèves un rôle actif dans leur posture.
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Parce que c’est réutilisable dans la journée sans être lourd.
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Parce que ça peut même faire sourire, tout en étant clair.
En bonus : une fiche à afficher (ou pas)
Tu peux accompagner ce rituel d’un petit visuel, ou d’un affichage discret, mais ce n’est pas indispensable. Ce qui compte, c’est la cohérence dans l’usage et la reprise régulière pour que cela devienne un repère.
Voici un modèle à télécharger :
Si tu testes ce rituel dans ta classe, je serais ravie d’avoir tes retours !
Et si tu l’adaptes à ton propre fonctionnement, n’hésite pas à le partager autour de toi.
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